LA BALANCE ROBERVAL ET "L'ECHELLE DE LA COLERE" ou ... QUELQUES OUTILS POUR L’AUTORITE DU PROFESSEUR

 

Bernard THERY, professeur (lycée St-Rémi, Roubaix.) et formateur à l’I.F.P., 60, bd Vauban, Lille.

 

Remarques préliminaires :

 

1) Contrairement à ce que certains pensent ou prétendent, on peut, aujourd'hui comme hier, obtenir le silence dans une classe de collège ou de lycée. Encore faut-il LE VOULOIR, LE DEMANDER et prendre les moyens pour L'OBTENIR. C'est exigeant et ... souvent fatigant, mais c'est possible !

  • Pour avoir de l’autorité, il faut d’abord le ... VOULOIR.

Et pour le vouloir, il faut en comprendre les enjeux : permettre à tous, y compris aux plus faibles qui ont besoin de temps et de silence pour comprendre, de réussir.

Il ne s’agit pas de transformer les classes en étouffoir, mais de créer un climat de travail, ce qui est de la responsabilité directe du professeur : "Le professeur a la responsabilité de créer dans la classe les conditions favorables à la réussite de tous" (Texte sur les "missions du professeur", B.O. n° 22 du 29 mai 1997) .

  • Il ne suffit pas de le vouloir, il faut le DEMANDER. Si on ne précise pas aux élèves quelles sont les règles du travail en commun, ils ne peuvent ... les respecter.

  • Il ne suffit pas de le demander, il faut l’OBTENIR !

L’objet de ce texte est de vous aider à obtenir ce que vous recherchez. Il n'y a pas de recette en pédagogie, car les situations humaines sont bien trop variées et complexes ; néanmoins, il y a quelques "ingrédients" de l'autorité qui sont connus et peuvent être échangés entre collègues.

 

2) On constate trop souvent que des professeurs usent de l'"arme" ultime qu'est le renvoi du cours (qui engage la responsabilité civile du professeur ...), alors que l'année vient à peine de commencer ou que toutes les autres procédures possibles n'ont pas été tentées.

Or, avant de "sortir l'arme nucléaire", il existe "l'ongle" ou le "canif" et bien d'autres "outils"... Il existe toute une gradation dans les attitudes, comme il existe des échelons dans l'échelle de Richter pour évaluer l'intensité des...tremblements de terre !

Voici donc ce qu'on pourrait appeler "l'échelle de la colère" du professeur. Nous empruntons à la météorologie ses indications : chacun devine que l'élève, comme les Gaulois, ne craint qu'une chose, c'est que "le ciel lui tombe sur la tête" !!

A nous de passer successivement d'un "niveau" à un autre et d'une "étape" à l'autre (étant entendu que certains niveaux voisins peuvent être permutés, en fonction des circonstances) :

 

PASSER A L'ACTION EXTERNE niveau 14 : Renvoi du cours
niveau 13 : Convocation des parents
niveau 12 : Retenue
niveau 11 : Convocation chez le Responsable de niveau
niveau 10 : Discussion avec les collègues
PASSER A L'ACTION

(interne à  la classe)

niveau 9 : Coup de gueule
niveau 8 : Convocation à la fin du cours
niveau 7 : Changement de place
niveau 6 : Carnet de correspondance
JOUER LE JEU DE LA COMMUNICATION

niveau 5 : Implication du professeur

niveau 4 : Utilisation de la voix
niveau 3 : Rappel des consignes
niveau 2 : Communication non verbale
niveau 1 : Observation verbale nominative
niveau 0 : Accueil

 

PREMIERE ETAPE : JOUER LE JEU DE LA COMMUNICATION

 

Niveau 0 : "ensoleillé" ou l'art de ... l'accueil

 

C'est la situation du premier jour, et c'est celle que l'on va essayer de maintenir le plus souvent : les élèves sont prêts à tout le premier jour ! Même à écouter et à travailler : c'est la rentrée ... Comment faire pour garder ce capital de sympathie ?

L'autorité du professeur repose d'abord et avant tout sur le "socle" :

  • de sa COMPETENCE professionnelle dans la discipline enseignée : être CLAIR dans ses objectifs et ses explications. Préciser l'objectif du travail à chaque séance et le relier à la progression de la séquence, c'est donner du sens à l'effort demandé et du sens à l'école.

  • du RESPECT qu'il a pour les jeunes : les élèves sont très sensibles au fait qu'on les prenne là où ils sont, sans mépris pour leurs lacunes et leurs difficultés ; injurier ou ridiculiser un élève, c'est le meilleur moyen de perdre toute autorité morale sur la classe , et tout simplement toute autorité

  • du SENS DE LA JUSTICE : les adolescents sont extrêmement sensibles sur ce point ; être juste dans ses évaluations n'est pas toujours facile, mais il faut tout tenter pour y arriver, être juste aussi dans ses observations et ses sanctions éventuelles...

  • et de la CONFIANCE qu'il inspire du même coup

L'autorité repose donc sur le socle de ces qualités fondamentales et primordiales. Néanmoins quelques attitudes ou gestes professionnels vont aider chaque professeur à installer et maintenir dans sa classe un climat de sérieux et de travail.

 

Il importe d'abord de donner "le signal du départ", de préciser aux élèves quand le cours commence véritablement : à chacun de trouver sa formule ("Bien, nous allons commencer") ; en tout cas, n'oublions pas de dire bonjour aux élèves : un climat de bonnes relations est fait de ces petits riens...

 

Observation étonnante et relativement inexplicable : en début de cours, il est toujours délicat de mettre la classe au travail ; les élèves arrivent, s'installent, bavardent plus ou moins, tardent parfois à s'asseoir... Or, on observe souvent le phénomène suivant : plutôt que d'interpeller toute la classe, de houspiller DES retardataires, il suffit , après quelques instants, de nommer, sans agressivité, UN des élèves parmi les plus lents, pour que toute la classe se mette au diapason de ce qui est demandé à un seul. Exemple : "Etienne, tu t'assieds ?" ... et toute la classe s'assied !! Peut-être fallait-il qu'un signal fût donné... Expérimentez ! Vous verrez... Mais attention, pas de ton acerbe ni d'agressivité, sinon l'intéressé le vivra comme une injustice.

De toute manière, ne pas commencer à parler tant que les élèves ne sont pas arrivés à leur place.

 

Avant de lancer le travail prévu, on peut proposer un bref temps d'échange, offrir un "espace de parole" :"Avant de commencer, quelqu'un veut-il poser une question ou faire une remarque ?"

 

Préciser, au fur et à mesure que la situation le demande, les consignes de vie et de travail en commun : lever la main pour demander la parole. "Je vous donne la parole quand vous voulez, il suffit de la demander." , "Ne répondez pas tous en même temps, sinon on se marche sur les langues ! Levez la main", "Quand je parle, vous vous taisez."
Et savoir que ces consignes ne peuvent être respectées tout de suite et par tous dès qu' elles ont été formulées, explicitées et justifiées : il faut s'attendre à devoir répéter avec calme et fermeté, plusieurs fois, avant d'obtenir . C'est normal, c'est comme ça ; ne pas s'en étonner.
Le tout est de le faire, encore une fois, sans agressivité, avec calme et fermeté, en étant décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds ! ("Alexandre, le cours est commencé").

 

En revanche, ne jamais proclamer, le premier jour, une liste de sanctions au cas où ..."Si vous faites cela, je ...". C'est le meilleur moyen de donner envie aux élèves d'essayer "pour voir"...

 

Le secret de la balance Roberval : le secret de l'autorité vient sans doute justement de ce délicat équilibre à trouver entre la FERMETE et ... le SOURIRE.

Les élèves essaieront toujours de voir jusqu'où ils peuvent aller avec chacun de leurs professeurs (faites appel à vos propres souvenirs !). Ils se rendent vite compte qu'avec Untel, on ne peut faire ce qu'on veut, qu'il (ou elle) sait poser et imposer des limites, avec calme et fermeté. Mais le sourire doit "contrebalancer" la fermeté du regard et de la voix ; sinon l'élève ne se sent pas à l'aise : "Tu te rends compte , Maman, elle n'a même pas souri une seule fois !"

 

Niveau  1 : "soleil voilé" ou l'art de ... l'observation verbale nominative

 

Inévitablement donc, il y aura des élèves qui ne respecteront pas les règles fixées. Il est impératif d'intervenir immédiatement, de ne rien laisser passer.

Et pour cela, il faut nommer l'élève, l'interpeller par son nom : apprendre les noms des élèves est un des premiers gestes professionnels ; il faut apprendre et réviser ses "leçons" de professeur tous les jours, s'aider, dès que cela est possible d'un "trombinoscope", et en attendant, utiliser le plan de classe ; profiter d'un temps d'interrogation écrite, pour se mettre dans la tête le visage des élèves et apprendre leur nom... Pouvoir nommer un élève, c'est "avoir barre " sur lui.

 

Le regard et la voix : on apprend à regarder un groupe, à repérer un élève. Ceci implique :

  • de ne pas être "scotché" à son bureau, la tête penchée sur ses notes...

  • d'écrire au tableau en se tenant de trois quart par rapport au mur : un œil sur la craie et l'autre... sur la classe ! Au bout de quelques semaines, on peut se retourner complètement vers le tableau : on reconnaît l'élève bavard ... à sa voix et, sans se retourner, on lui fait une petite remarque ...

Apprendre à temporiser, pour être plus efficace : il arrive souvent qu'un bavardage se fasse entendre... Il est inutile (et dangereux !) de dire :"Taisez-vous !" en apostrophant toute la classe avec agacement. Il vaut mieux attendre et repérer (assez vite !) d'où vient ce bavardage, et quand on a repéré l'endroit de la salle de classe qui est source de ces "maux", de nommer l'élève vraiment concerné, en le rappelant à l'ordre. Cela suppose bien entendu que l'on connaisse les noms...

 

Niveau 2 : "peu nuageux" ou l'art de ... la communication non verbale

 

Intervenir verbalement officialise en quelque sorte l'interpellation du fautif devant toute la classe (qui quelquefois peut s'amuser à compter les points et faire des paris sur le vainqueur de la .. joute orale !).
Il est souvent possible de se faire comprendre  d'un élève par un simple regard, une mimique, un froncement de sourcil, un geste discret de la main, un mouvement de tête : lui seul a perçu le signal, l'avertissement, et la classe n'a pas été perturbée. Mais l'élève a vu qu'on l'avait .. vu, et qu'on n'est pas décidé à laisser passer...

 

Cela suppose néanmoins qu'un minimum de règles aient déjà été précisées, ... verbalement, dans les minutes ou les heures qui précèdent.

 

Niveau 3 : "nuageux avec éclaircies" ou l'art du ... rappel des consignes

 

Une remarque verbale ne doit pas être agressive : on rappelle simplement à l'intéressé(e) ce qui a déjà été dit. Le faire avec humour fait passer plus facilement l'observation.

 

Tenir bon, calmement, ne pas lâcher prise tant que l'élève ne se plie pas à la règle fixée. Exemple : (Alexandre ou Marc ont pris la parole sans la demander) Ne pas leur répondre et dire : "Alexandre, tu veux poser une question ?" ; "Marc, je crois que tu veux demander la parole" (il lève la main) ; on écoute alors sa question. On ajoute pour toute la classe :"Je vous rappelle que je vous donne la  parole quand vous voulez, il suffit de la demander".

 

Autre exemple : (deux élèves bavardent à voix basse) "Vous voulez intervenir ?" (silence gêné) "N'hésitez pas à demander la parole".

 

Autre exemple : (le cours est commencé depuis 20 minutes ; Etienne est distrait) "Bonjour, Etienne !"

 

Autre exemple (fréquent) : (plusieurs élèves veulent répondre, alors que l'on a donné la parole à Sylvie qui avait levé la main) : "Sylvie a demandé la parole" (effet ... plus ou moins limité) ; répéter "La parole est à Sylvie" (quelques élèves continuent à parler) "Je vais bientôt entendre ce que dit Sylvie"

(le calme revient) : "Sylvie, nous t'écoutons".

 

Niveau 4 : "couvert" ou l'art ... d'utiliser la voix

 

Rappeler les consignes avec humour, patience et fermeté est un réflexe à acquérir.

Il faut apprendre aussi à jouer avec la voix. Quand un léger brouhaha démarre, baisser la voix . Cela oblige les élèves à prêter l'oreille, et souvent ils se taisent, parce que le message a été compris. Dès que le niveau de silence jugé nécessaire est atteint, on replace le volume de sa voix à la hauteur normale.

 

On peut aussi interrompre brutalement sa phrase : la classe comprend que quelque chose ne va pas. Et on reprend.

Mais ces deux "procédés" montrent vite ...  leurs limites, surtout si on en abuse.

 

Niveau 5 : "averses faibles" ou l'art de ... s'impliquer

 

Ne pas klaxonner en classe : "Tu... tu ... tu ...tu...  tu" ("tu ne travailles pas,... tu m'agaces,.... tu bavardes..."). L'élève se sent agressé et se braque le plus souvent ("Monsieur, c'est  pas vrai" "Monsieur, y'a pas que moi..." ,"Ouais, c'est toujours sur moi que ça tombe !").
Parler plutôt à la première personne : "Je n'arrive pas à me concentrer !" ; "Je suis en train d'expliquer quelque chose de difficile, j'ai besoin de votre attention " ;

On peut même aller jusqu'à : "Marie, je suis gêné (e) par ton comportement...". Peu d'élèves résistent à cela...

 

DEUXIEME ETAPE : PASSER A L'ACTION ... dans le cadre de la classe

 

Niveau 6 : "averses modérées à fortes" ou l'art de ... faire sortir le carnet de correspondance

 

Quand un élève a déjà été "averti" plusieurs fois, il est souvent efficace de s'approcher de lui, tout en continuant le cours et de lui demander discrètement mais fermement de sortir son "carnet de correspondance" (ou son agenda) et de le déposer sur sa table. L'élève dissipé comprend très vite qu'à la prochaine remarque le carnet sera annoté par le professeur et que le destinataire du message, c'est ... les parents !!! Or, ça, franchement, les élèves n'aiment pas du tout ...

Si le récalcitrant-énervé-du-jour ne change pas d'attitude, on peut alors, rédiger rapidement un mot pour ses géniteurs : "Anne est particulièrement dissipée en ce moment. Qu'en pensez-vous ?".

On demande bien sûr à l'élève de rapporter le carnet signé le lendemain. La réaction, souvent, ne se fait pas attendre ...

 

Niveau 7 : pluies faibles" ou l'art de ... faire changer de place

 

Les élèves ont horreur de cela !! Pensez donc : vous les séparez de leur meilleur ami(e) à qui ils (ou elles) avaient tant de choses à raconter ! Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ces deux élèves sont incapables de travailler l'un à côté de l'autre. Alors, tout simplement, on les sépare, illico presto.

(calmement, sans hausser le ton) "François, tu changes immédiatement de place avec Vianney". Point n'est besoin de demander l'aval du professeur principal ou du directeur !! Le professeur est "roi" dans sa classe.

Ce qui n'interdit pas au "roi" de bien réfléchir à la permutation ... avant de la mettre en œuvre : ne pas choisir un remède pire que le mal.

 

Cette méthode calme souvent les plus excités ... qui viennent nous voir au début du cours suivant pour demander à réintégrer leur place  !! A nous de juger...., voire de passer un "contrat".

 

Niveau 8 : "pluies modérées ou fortes" ou l'art de ... convoquer à la fin du cours et de dialoguer

 

Si les méthodes précédentes n'ont donné aucun résultat, ne pas hésiter à lancer le mot fatal :"Hassyna, tu viendras me voir à la fin du cours !". Et d'ici là, comme dit Topaze, dans la pièce de Marcel Pagnol, "Je vous condamne à l'incertitude".

 

L'élève s'attend à une sanction ; or, ce sera surtout et d'abord l'occasion de quelques secondes de dialogue entre un éducateur et un jeune. "Bon, alors, qu'est-ce tu avais aujourd'hui ? " et on écoute... "Bon, j'ai observé que depuis ma remarque , tu t'es remise au travail ? C'est bien. Je compte sur toi  au prochain cours !! Va jouer avec les gamins de ta rue !". Et aucune sanction ne tombe, tout simplement parce qu'on s'est calmé, qu'on n'a pas prononcé le verdict sur le coup de l'énervement, qu'on a redonné ses chances à l'élève pendant la suite du cours...

 

En cas de récidive, évidemment, on punit, mais ce sera une punition en rapport, comme toutes les punitions, avec la faute ou la bêtise commise : il ou elle n'a pas été attentif (-ve), n'a pas travaillé sérieusement pendant la séance ; qu'il ou elle apporte le lendemain le contenu du cours soigneusement rédigé sur son cahier. Ce n'est pas un travail supplémentaire, c'est le travail qui devait être fait...

 

Niveau 9 : "orages" ou l'art de ... pousser un "coup de gueule", un cri-coup de tonnerre"

 

La voix et le regard sont les deux outils du professeur devant un groupe . IL faut apprendre à les utiliser : poser sa voix, poser un regard ferme et déterminé.. Ne jamais crier, ..sauf une ou deux fois dans l'année !! Il est, en effet, indispensable parfois de donner un "coup de semonce" qui claque sèchement et très brièvement :"Maintenant , ça suffit !" ou "Ma patience a des limites !!". C'est tellement inhabituel que la classe en est toute surprise et se remet le plus souvent au travail.

 

Il est évident qu'il ne faut pas en abuser et que la voix ne doit pas monter dans les aigus, sous peine de provoquer un effet ridicule... On peut s'entraîner dans son jardin !!! Et apprendre à être ... comédien.

 

TROISIEME ETAPE : FAIRE INTERVENIR LES AUTRES EDUCATEURS

 

Niveau 10 : brumes, brouillards" ou l'art de ... discuter avec les collègues

 

Quand on est dans le "brouillard", qu'on hésite sur l'attitude à tenir, parler de ses problèmes aux autres collègues de la classe, en salle des professeurs,  est souvent d'un grand secours. On se rend compte qu'on n'est pas le seul à avoir des difficultés avec tel élève, telle classe.

 

L'autre étape consiste à parler au professeur principal de la classe concernée. Certaines informations nous sont alors parfois données qui ... expliquent en partie tel ou tel comportement.

 

Le conseil de classe enfin est là pour réfléchir aux problèmes... Dans certains établissements, on a mis au point des systèmes qui permettent de "suivre" de plus près les élèves dissipés. Par exemple, une "fiche de comportement" que l'intéressé doit faire signer et remplir à chaque heure de cours...

 

Niveau 11 : "neige" ou l'art de ... convoquer chez le Responsable de niveau

 

Quand le niveau d'indiscipline (d'impertinence parfois) a atteint certaines proportions, il est préférable d'en référer à l'échelon supérieur. Une convocation dans le bureau du Responsable ou du Directeur signifie quelque chose... L'élève se fait sérieusement "remonter les bretelles" et est mis en face de ses responsabilités . Un contrat peut être passé.

 

Et s'il n'est pas respecté, l'option du Conseil de discipline peut être envisagée...

 

Niveau 12 : "pluie et neige mêlées" ou l'art de ... pratiquer la "retenue"

 

C'est vraiment la "douche froide", une atteinte à la liberté et à la vie privée de l'élève, qui a tellement d'autres choses à faire le mercredi après-midi !!

 

Si la formule existe dans l'établissement, on peut l'utiliser, mais on comprendra que cette "arme" (la 13° !!) doit être maniée avec précaution et parcimonie . Inutile d'ailleurs de "donner" deux heures ; une seule suffit, la première fois ! Et si on la donne, il faut donner aussi un travail à effectuer, un travail qui sera corrigé et dont la note sera intégrée dans la "moyenne" !  Sinon...

 

Niveau 13 : "averses de neige" ou l'art de ... convoquer les parents

 

Il arrive qu'une rencontre avec la famille soit nécessaire : nous avons besoin de comprendre, de savoir ce qui se passe, de réfléchir entre éducateurs, voire tout simplement de mettre les parents devant leurs propres responsabilités (quand on paie une TV et un magnétoscope à son fils pour qu'il puisse , dans sa chambre, vivre des soirées ludiques, il ne faut pas s'étonner que les leçons ne soient parfaitement sues...) . Peut-être d'ailleurs ne faudra-t-il pas attendre trop longtemps pour passer à ce niveau de "l'échelle de la colère"...

 

Niveau 14 : "verglas" ou l'art de ... renvoyer un élève du cours.

 

Le "climat" et le "verglas" sont tellement mauvais que l'élève "glisse " hors du cours. C'est l'exclusion, c'est l' "arme" ultime !! à utiliser quand toutes les autres ont déjà été employées sans succès. Ce qui est très rare !!

ATTENTION : l'élève reste sous  la responsabilité civile du professeur. Il faut le faire accompagner dans le bureau du Directeur ou du Responsable de niveau par un autre élève (de même, cas plus fréquent, quand un élève demande à se rendre, pendant un cours, à l'infirmerie).

Et si l'élève refuse de sortir (cela arrive), ne surtout pas l'empoigner : on commande toujours de loin, de la voix et du geste ; faire semblant ... de rester calme, lui conseiller de "ne pas aggraver son cas" ... et si vraiment il n'est toujours pas sorti, le convoquer à la fin du cours et l'accompagner soi-même chez le Directeur.

S'en remettre à l'autorité supérieure peut évidemment être dangereux pour sa propre autorité. Mais il y a des cas où cette démarche doit être accomplie. Chacun jugera.

 

J'ai connu un professeur (le mien !) qui procédait de la manière suivante : à chaque incartade, l'élève se rapprochait de la porte ... Chaque étape de son exclusion, éventuelle et future, était en quelque sorte matérialisée par un changement de chaise.  Evidemment il ne fallait pas que l'élève fût déjà placé près de la porte au début de l'aventure ! Mais l'art de concevoir un "plan de classe", cela fait aussi partie du métier...

 

En guise de conclusion ... provisoire

 

Tout cela est bien fatigant, il est vrai, mais il n'y a guère d'heure de cours où il ne faille faire preuve d'autorité. C'est normal, et comme ça ... depuis qu'il existe des élèves, même si le geste consiste simplement à susurrer  un "TSST ... TSST !!!" pour rappeler à l'ordre un élève ou remettre la classe au travail.

 

Voilà, c'est à peu près tout ...! A vous d'expérimenter ces quelques outils du professeur, mais rien ne remplacera votre propre expérience ; à vous aussi d'inventer votre propre style ! L'important, c'est que les élèves puissent travailler, grandir et progresser, grâce à vous. Merci pour eux.

 

Accueil --- Menu