Sequence 1

Territoires et nations

Sequence 2

Les rapports de puissance
La constitution des

Empires coloniaux

L'entre-deux-guerres : de la crise économique à la crise politique
Quatre crises : Berlin, Corée, Suez, et Cuba
Les relations internationales de 1945 à nos jours en 5 schémas

Sequence 3

Deux régimes autoritaires

Deux régimes totalitaires

Sequence 4

Les démocraties

Chapitre 4

Les relations internationales de 1945 à nos jours en 5 schémas


Procédures pédagogiques possibles : on peut proposer aux élèves des textes à trous reprennant les 5 schémas suivants, pour chaque étapes. Ce chapitre bilan peut être l'occasion de montrer aux élèves la permanence du fait national et donc, d'établir un rapport entre les deux premières séquences. Le modèle soviétique a nié l'identité nationale pendant 70 ans mais il n'a jamais pu l'éradiquer complètement. La Yougoslavie a vécu avec le titisme dans la hantise de la question nationale et S. Milosevic a ouvert en 1989 la boite de Pandore. C'est en habits traditionnels que les tchétchènes se sont battus contre les russes en 1996. Plus curieux encore, en janvier 1990, Helmut Kohl a laissé planer le doute au sujet de la ligne Oder-Neisse, alors que l'on croyait cette frontière acquise et l'Allemagne débarrassée de ses vieux démons. La nationalisme est très certainement la guerre, mais les peuples n'oublient jamais leur identité nationale ( palestiniens, kurdes, arméniens etc...) ou culturelle ( faillite de l'idée occidentale d' Etat-Nation en Afrique ).

On peut même je crois introduire la séquence 3 "Autoritarisme et totalitarisme", en évoquant la fameuse phrase de Stéphane Courtois en p.16 de son "Livre noir du communisme", dans laquelle il établit un parallèle entre la solution finale de la question juive et les koulaks ukrainiens affamés volontairement. En fait nazisme et communisme sont, entre autre, deux traitements de la question nationale.

Enfin la séquence 4 "Les démocraties" peut se terminer par une leçon portant sur la supranationalité européenne. Cet abandon de souveraineté ne peut s'opérer que dans un climat de grande confiance dans les institutions démocratiques. Ce changement d'échelle s'accompagne de réactions identitaires souvent pacifiques ( Ecoles en langues bretonne ou basque, succès des musiques traditionnelles, celtiques notamment ou polyphonies corses, défenseurs du terroirs devenus véritables héros positifs etc...) parfois violentes ( ETA, Corse etc...). En fait, le paradoxe est le suivant :

- Le nationalisme est la guerre puisqu'il est la négation du droit de l'autre à la différence.

- La supranationalité est la paix alors que les moyens que l'on se donne pour y parvenir sont aussi la négation du droit de l'autre à la différence ( ou à la spécificité, ce qui est presque pareil...). Cela va du plus important ( l'Euro) au plus lamentable ( teneur de cacao dans le chocolat ).

 

u 1945-1947: La formation des blocs

Cette guerre n’est pas une guerre comme les autres. Toute puissance occupant un territoire y impose son ordre. Il ne serait en être autrement ". Staline à Tito, Janvier 1945

 

 Un schéma simple pour une situation pas très compliquée. Deux blocs que tout oppose, tout d’abord alliés pendant le Seconde guerre (étrange alliance), et qui s’affronteront sur la façon de gérer l’après-guerre. Les alliés occidentaux, et surtout les Etats-Unis sont convaincus de la nécéssité de reconstruire l’Europe, dont la pauvreté laisse la porte ouverte au communisme. En Europe de l’est, les communistes des pays libérés par l’armée rouge prennent le pouvoir après des éléctions qui n’ont rien de libres malgré les décisions prises à Yalta en février 1945. A l’aide économique Marshall, proposée à tous les pays sans exception, les Soviétiques puis les pays de l’est répondent par le mépris. Certains pays comme la Finlande jugeront plus prudent de ne pas accepter cette aide, compte tenu de leur situation géopolitique, pour ne pas réveiller l’ours russe.

Le Tiers-Monde n’existe pas encore politiquement. D’une part, l’expression " Tiers-Monde " ne sera inventée par le démographe français A.Sauvy qu’une dizaine d’années plus tard pour traduire une situation qui en ces années d’après-guerre n’est pas encore au centre des préoccupations. D’autre part, il n’y a rien de commun entre l’Amérique latine depuis longtemps souveraine sur son territoire, l’Afrique complètement colonisée encore, le Proche-Orient fraîchement débarrassé des mandats franco-anglais qui l’étreignaient et l’Asie en lutte armée pour son indépendance (Inde, Indonésie, Indochine).

u 1948-1962: Deux mondes et quatre crises

 

A l’Ouest l’élement nouveau est la naissance de l’Europe, encouragée par les Etats-Unis qui voyait en l’entraide entre pays européens la meilleure garantie contre le communisme. La politique d’endiguement menée par les Etats-Unis repose sur la même idée: même si on ne peut plus repousser le communisme (roll back) au moins peut-on le contenir. Cette doctine n’empêchera pas la Chine, la Corée du Nord mais aussi une partie de l’ex-Indochine française d’entrer dans le camp communiste.

Autre nouveauté: la conférence des pays non-alignés à Bandoueng en 1955 voit la naissance d’un troisième monde désireux de ne pas tomber sous la coupe des occidentaux ou des soviétiques. Sous l’impulsion des pays nouvellement libres d’Asie, ce mouvement lance un appelle aux pays africains qui ne sont pas encore libérés du joug colonial pour la plupart d’entre eux.

Cette période connait quatre crises majeures, aux significations bien spécifiques:

- La France et le Royaume-Uni, humiliés par les deux grands, sont désormais " consacrés " puissances moyennes à qui on ne reconnait plus le droit d’agir directement sur les destinées du monde.

- Les Etats-Unis et l’URSS se réservent jalousement le privilège de commander le monde à deux, sans que cette autorité ne s’éparpille (condominium).

 

Un premier bilan : la période 1945 1962

 

u 1962-1970: un monde multipolaire

Un monde plus complexe car la période connait la présence de nombreuses fortes personnalités:

Cette période voit l’émergence d’un fait nouveau: le Tiers-Monde produit de plus en plus d’armes conventionnelles. De plus, le " club "nucléaire s’est élargi: les cinq puissances siégeant de façon permanente au Conseil de sécurité de l’ONU détiennent désormais l’arme nucléaire. Il s’agit donc d’éviter que cette arme redoutable ne tombe entre les mains de n’importe quelle puissance, d’autant que les conflits régionaux impliquant les pays du Tiers-Monde se multiplient*. Le Traité de non-prolifération nucléaire signé en 1968 est donc destiné à éviter toute situation incontrolable dans ce domaine. La France gaulliste, soucieuse de sa souveraineté, la Chine qui se veut un modèle à part entière et Israël, jeune pays entouré d’ennemis, ne signent pas ce traité. Le " TNPN " entérine une nouvelle situation: le monde est devenu multipolaire.

* Cette condescendance est à l'origine d'un sophisme assez courant parmi les pays en voie de developpement qui ont, pour des raisons géopolitiques, à tort ou à raison, vocation à devenir puissances régionales : la respectabilité internationale passe par la bombe nucléaire. On peut citer parmi ces pays l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord, l'Afrique du sud, le Bresil etc... Autre cheval de bataille : un autre pays du Tiers-monde siègeant au conseil de securité de l'ONU. Là, les occidentaux ont trouvé la parade en jouant sur les inimitiés traditionnelles : si le Bresil siège, il faut faire siéger l'Argentine, idem Afrique du Sud / Nigéria, Inde / Pakistan etc...

u 1970-1985: Chaud et froid

Le chaud:

u L’accord Salt1 prévoyant un désarmement partiel des deux super-puissances est sgné en 1972. L’accord Salt2 qui devait être signé en 1979 restera lettre morte après l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS.

u Les accords de Camp-David voit pour la première fois un pays arabe, l’Egypte, signer un accord avec l’Etat Israelien, isolant Sadate de ces alliés arabes mais suscitant un formidable espoir de paix pour la région.

u L'Ostpolitik de Willy Brandt, qui menera à la reconnaissance mutuelle de la RDA et de la RFA, ainsi qu'à leur entrée au sein de l'ONU.

Le froid:

5 crises:

  1. Le Cambodge, soumis en 1976, aux khmers rouges soutenus par la Chine
  2. Le Proche-Orient: - Le Chah d’Iran, " gendarme " pro-occidental dans cette région est renversé en 1979 par la vague intégriste. Le régime qui lui succède est ouvertement très hostile à l’Occident.
    • Le Liban est déchiré à partir de 1975 par une guerre civile. Ce pays sera le théâtre de très nombreuses prises d’otages occidentales.
    • L’armée israélienne occupe à partir de 1982 le sud du Liban, se créant ainsi un glacis de protection.
  3. Le Nicaragua est déchiré par une guerre civile, opposant communistes (sandinistes) et les " contras ", soutenus par les Etats-Unis.
  4. L’Afghanistan est envahie par l’armée rouge en décembre 1979, répondant ainsi à un " accord d’assistance mutuelle " signé entre les deux pays.  Toujours le vieux rêve tsariste d'ouverture vers les mers du Sud ( Cf Crise des détroits après la 2ème GM ). L’URSS s’y embourbera.
  5. La crise des " euromissiles ": l’Europe est en proie à la surenchère nucléaire des deux grands. Les SS20 et les " Pershing " sont installés de part et d’autre du rideau de fer sur fond de manifestations pacifistes.

u 1985 - 1995: Entre intégration et désintégration

L’accord START signé en 1987 prévoit le démantèlement des missiles à portée intermédiaire SS20 et Pershing.

La chute du mur de Berlin en novembre 1989 marque la fin du communiste à l’Est, en douceur ( "Révolution de velours" en Tchécoslovaquie ) ou par la force (Roumanie), mais aussi le retour des vieux démons nationalistes. L’exemple le plus frappant de ce nouveau danger est bien entendu la Yougoslavie, et le plus récent la Tchetchenie.

Le communisme s’effondre en Union Soviétique en Août 1991: le remède est-il pire que le mal ? En tout cas, c’est ce que Gorbatchev a toujours soutenu.

Enfin, dernier fait lourd: la montée en puissance de l’Asie. Le centre de gravité du monde se déplace, même si changement est moins perceptible que par le passé.

Chronologie générale

 

Retour