1/ ATELIER ALICE - INT. JOUR

 

Début du générique...

Les mains d'une jeune femme tracent avec un cutter de profondes incisions sur une feuille de carton.

Elle travaille minutieusement, dessinant des cercles, des lignes abstraites, des figures géométriques.

On entend distinctement le carton qui se déchire sous la lame.

Elle ouvre un bocal et saupoudre sur la feuille une poussière colorée, du graphite ou du sable.

De la paume de la main, elle étale la poudre.

Elle la répartit méticuleusement dans les rainures qu'elle vient de creuser.

Puis elle retourne la feuille de carton et la pose sur une plaque de verre. D'un petit coup de marteau, sèchement, elle frappe sur le carton puis le soulève.

Instantanément, les formes géométriques se sont imprimées, comme en négatif, sur la plaque de verre.

Le tableau représente un univers étrange, une suite de nébuleuses géométriques dans un paysage monochrome, comme une carte du ciel réinventée.

Fin du générique.

 

111/ NEW-YORK - RU E + ESCALIER & LOFT – EXT. / INT. JOUR

 

Une musique monte, couvrant tous les bruits...

Des volutes de fumée sortent d'une bouche d’égout.

Il y a de la neige sur le trottoir.

Des voitures américaines roulent au ralenti en dérapant sur la neige.

On voit des gratte-ciel au loin. C'est New-York en hiver.

Parmi les passants frileux, on reconnaît Sanders. Il marche à grandes enjambées dans un long manteau de cachemire, croise un marchand de hot-dogs qui piétine sur place, frigorifié.

Un camion est garé en double file.

Deux déménageurs en sortent. Ils portent une grande caisse rectangulaire.

Les deux hommes poussent la porte vitrée d'un vieil immeuble de briques.

Sanders pénètre à son tour à l'intérieur de l'immeuble.

A la suite des déménageurs il grimpe quelques marches et entre dans un loft immense, un peu délabré. ,

Au milieu de la pièce sont entassées des malles et des caisses de bois.

Des tableaux encore emballés sont alignés le long d'un mur.

Alice est en train de les compter.

Elle a changé. Elle a les cheveux un peu plus longs...

Les déménageurs viennent poser le dernier tableau.

Avant de partir, un troisième déménageur fait signer à Alice un bon de livraison.

Sanders s'approche d'Alice, l'embrasse et sort une bouteille de champagne de la poche de son manteau.

Un homme d'une trentaine d'années, les cheveux courts, en chemise à carreaux, est en train d'installer des coupes de champagne sur une caisse.

Sanders débouche la bouteille et sert.

A l'insu de Sanders, Alice vole un baiser à son nouveau "fiancé".

Au même instant, on voit un papier qui glisse sous la porte du loft.

C'est une feuille blanche sur laquelle a été griffonné un dessin qui représente un chien mort, allongé sur le dos, les pattes en l'air...

 

Alice et Elsa (A la folie), scénario de Diane Kurys et Antoine Lacomblez, Passion et Productions – Novembre 1993