C ) L’apprentissage de l’autonomie ou l’élève au centre du dispositif
1 ) L’autonomie des groupes
La circulaire du B.O. a largement exprimé le souci de rendre les élèves autonomes. Ainsi ceux-ci sont conduits à travailler en équipe avec des camarades, par groupes de quatre élèves au maximum. Ce fonctionnement en équipe vise à responsabiliser des élèves engagés dans un projet collectif qui, en même temps, doit permettre à chacun de s’investir individuellement. Amenés à courte échéance à entrer dans la vie active, les élèves rencontreront ce type de situation dans leur milieu professionnel.
Cependant, comment parler de responsabilité collective quand, à plusieurs reprises, un certain nombre d’élèves sont absents des séances consacrées au PPCP et paralysent la progression du groupe ? On sait combien l’absentéisme peut devenir un fléau dans certains établissements, et ce fut le cas pour nous au cours du second trimestre. Que dire encore lorsque certains – généralement les élèves le plus en difficulté – font uniquement acte de présence et attendent, dans une attitude semi-passive qui tente de donner le change à l’enseignant, que leurs coéquipiers accomplissent toutes les tâches ?
Sans doute une parade possible réside-t-elle dans les évaluations individuelle et collective, mais les notes, voire les sanctions, sont-elles les seuls moyens de les impliquer et de faire naître une véritable motivation ?
Enfin, peut-être aurais-je dû songer à désigner officiellement un coordinateur, un responsable à l’intérieur de chaque groupe, même si le charisme de certains s’est imposé naturellement auprès de leurs camarades.
2 ) Le choix des rubriques
Si, conformément aux directives de la circulaire du B.O., l’équipe pédagogique a choisi le thème du PPCP, toutefois avons-nous souhaité que les élèves choisissent leurs rubriques, afin qu’ils se sentent concernés par le projet. Aussi chacun d’entre eux formula-t-il par écrit deux idées de rubrique susceptibles d’être retenues. Je relevai leurs propositions afin d’en faire la synthèse, un certain nombre de thèmes revenant régulièrement ; puis je leur remis leur liste de suggestions dactylographiée pou ne retenir ensemble que dix d’entre elles, mentionnées dans la seconde partie de cette étude.
Comme je l’avais craint, certains élèves n’ont pas manqué de faire des propositions farfelues ou dépourvues d’intérêt, comme une rubrique des potins du lycée par exemple, tendant en cela à calquer une certaine presse à scandale (Voici ,…) dont ils sont parfois de fervents lecteurs. Cependant, plutôt que de réfuter en bloc ce type de proposition, j’y trouvai l’occasion d’une réflexion avec eux sur la presse en général, sa déontologie et la question du destinataire de leurs articles : quel intérêt ou quel plaisir, par exemple, prendrait un lecteur extérieur à l’établissement à connaître les derniers déboires amoureux de l’une de leurs camarades ?
D’un point de vue didactique, la démarche adoptée me paraît appropriée : en effet, elle produit une situation d’apprentissage authentique, en partant des centres d’intérêt des élèves pour aboutir à une formalisation (cadre, maquette du journal, …). A partir de sujets choisis par les élèves, on dégage avec eux les différents enjeux disciplinaires ; les premiers élans canalisés, les élèves ont finalement intégré l’idée que le PPCP devait impliquer leur formation et que leurs choix devaient, autant que possible, engager leurs enseignements disciplinaires.
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